à Montbeliard Le 16 may 1753
Monsieur!
Si j'ai tardé jusqu'à présent de faire réponse à L'honneur de Vôtre lettre du second du Courrant, c'est que j'attendois des ordres ultérieurs à L'occasion du paiemt à faire à M. de Voltaire, ces ordres sont en êffect arrivés.
Comme vous L'observerés par La copie de celui que je viens de recevoir de S. E. Monsr Nôtre Gouverneur, que je joins à ce pli; à la vüe duquel je pense, qu'il sera bon de tenir prêt Les espêces que vous devés lui Nantir pour les deux quartiers de sa pension qui sont actuellement êchus, afin que Lors qu'il plaira à Mond. S. de Voltaire, de donner avis, soit à vous ou à moy des ordres qu'il a sans doute reçus de S. A. Se vous soyés en état de le satisfaire; vous verrés ce qu'il faut ajouter auxd. paiemens, de deux quartiers par forme de suplément aux êcus d'Empire contre ceux de Brandbourg, et M. de Turckheim pourra vous en instruire, si vous ne l'étiés pas déjà, comme je n'en ai point de doute. C'est à ce suplément qu'il vous plaira aussi de faire attention, suivant les ordres de sad. Excell. et pour éviter ultérieures altercations; quant aux frais d'envoy à Berlin, de retour à Strasbourg et même chez vous, cela ne fait point de dificulté, vous n'avés suivis que les ordres supérieurs ny moi non plus, on ne peut rien donc nous imputer. Tout ce qu'il y a [à] faire, c'est de les ménager ces frais, autant qu'il dépendra de vous, et sur les quittances que vous en prendrés, Le tout doit passer en dépense; nous ne sommes pas la Cause du refus de Mons. de Voltaire….
J'ai L'honneur d'être toujours dans les sentimens remplis d'une Considération très parfaite
Monsieur
Vôtre très humble et très obéissant serviteur
G. Lalance