1753-02-14, de Georges Lalance à Jean Frédéric Flachsland.

Monsieur!

Je viens de référer à S. E. monsieur nôtre Gouverneur Le contenu de Vôtre lettre du 12e du courrant, avec La copie de celle de m. de Turckheim qui y étoit jointe.
Elle m'a chargé en conséquence de vous prier, de marquer aud. S. de Turckheim en êcrivant à son ami de Berlin de porter m. de Voltaire à recevoir les 3937lt 10s argent de France pour son premier paiement êchû le 30 décembre passé, sous La réserve que mond. S. de Voltaire pourra faire par sa quittance que C'est un à bon compte de ce premier paiement et sans préjudice de ce qui pourroit lui être redû d'icelui, par raport à La différence des espêces d'Empire à celles de Brandebourg, attendu que les dispositions pour le susd. paiement de 3937lt 10s se trouvoient faites et pour êviter d'ultérieurs frais. J'ai ordre d'écrire dans ce goust à M. de Voltaire, et c'est ce que je vais faire par le présent ordinaire, en lui faisant sentir que Le rescrit de s. a. se qui prescrit le paiement de sa pension en 1050 êcus par chaque quartier, ne peut excéder les 3937lt 10s cydessus en comptant L'écu d'Allemagne connu dans le Wirtemberg et dans La haute Allemagne sur le pied de trois livres, quinze sols argent de France. Il se peut qu'il se rendra à La proposition de L'ami de m. de Turckheim ou de la mienne, et s'il s'y refuse on sera obligé de prendre d'autres arrangements. En un mot Le rescrit de sad. a se porte 1050 êcus et non des richsdalers, c'est ce qui fait La différence, différence qui emporte Le cinq ou le six pour cent au moins.

Vôtre lettre du 5 m'est bien parvenuë, je L'envoiai aussitôt à s. E. êtant au Conseil, et comm'il ne porta rien en marge ni à La suite, c'est la preuve qu'il a aprouvé le Contenu et qu'il n'avoit rien à ÿ dire, ainsi tous les frais que vous avés fais ne sont que Légitimes.

J'ai L'honneur d'être toujours dans les sentimens d'une considération très parfaite

Monsieur
Votre très humble et très obéissant serviteur
G:Lalance