[November/December 1752]
Il s'en faut bien qu'on soit au bout.
Je suis encor plus loin de jouer l'heroisme, mais je suis opiniâtre. J'ay peu à vivre, et je suis fort résolu à tout dans ce monde cy comme dans l'autre. C'est avec la même sincérité que je vous jure que je suis plus sensible à la générosité de votre amitié, qu'à tout ce ridicule dont j'espère rire si je peux me bien porter. J'auray l'honneur de vous envoyer ce soir une copie de la lettreà Kœnig. Ce qui est plaisant c'est que je n'ay, ny le docteur Akakia ny la lettre éloquente du roy, ny la réponse de Hambourg à cette lettre, ny l'éloge de la Métrie. Ces pièces sont nécessaires. Si vous pouviez monsieur me déterrer tout cela, je vous serais très obligé. J'ose vous supplier de venir voir ce soir un pauvre malade. On n'espionne point du tout ce qui vient chez moy, par la raison que le tout puissant n'a pas à craindre le faible.
J'ay des choses importantes à vous dire, et je veux tout vous devoir. Si vous voyez madame la comtesse de Bentinck je vous supplie de l'assurer de mon respect, de mon attachement et de mon admiration.
V.