[October/November 1751]
Hier madame M. de Rotembourg me fit tenir une lettre dont vous m'aviez honoré.
Si j'avais pu trouver une occasion je vous aurais renvoyé le gros livre que vous avez eu la bonté de me prêter. Est il possible que vous soyez malade comme une autre? Je ne vous en croyais pas capable. Vous n'êtes pas d'ailleurs de ces personnes qui ont besoin d'être malheureuses pour sentir les misères d'autruy. Je vous ay vu la mieux portante personne de votre sorte et la plus compatissante. Je plains seulement votre paralitique qui aura été privée de vos secours pendant que vous aviez la fièvre. Je sens toutte la supériorité qu'il doit avoir sur moy. Mais je vous jure qu'après luy je suis l'homme du monde qui doit le plus prétendre à vos bonnes grâces. Je me flatte que vos affaires seront en meilleur état que moy. Le temps me tue et le temps vous sauvera. Mille tendres respects.
V.