1749-05-02, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean François Marmontel.

Je vous suis très reconnaissant de l'honneur que me veut faire m. Marmontel.
Je ne crains que le nom qu'il veut mettre à la tête de son ouvrage. On dit qu'il a eu le plus grand succès. Je vous en fais mon compliment à tous deux.

Ces paroles sont tirées de l'épître de m. le maréchal de Richelieu, libérateur de Gênes, et grand trompeur de femmes, mais essentiel pour les hommes, écrite aujourd'hui de Marly à votre ami Voltaire. Ayez la bonté, mon cher et aimable ami, de lui écrire un petit mot de douceur que vous enverrez chez moi et que je lui ferai tenir. Il n'y a point de plaisirs purs dans la vie. Je ne pourrai voir demain le second jour de votre triomphe. Je suis obligé d'accompagner madame du Châtelet toute la journée pour des affaires qui ne souffrent aucun délai. Si vous recevez ma lettre ce soir, vous pourrez m'envoyer votre poulet pour m. de Richelieu, que je ferai partir sur le champ. Te amo, tua tueor, te diligo, te plurimum, &c.