1747-09-23, de Voltaire [François Marie Arouet] à Georg Conrad Walther.

Sur vos propositions et à la prière de monsieur Algaroti, je vous ay mis en état de faire une édition complette et correcte de mes œuvres.
Je vous en ay envoyé trois tomes remplis de baucoup de choses qui ne sont dans aucune autre édition et purgez de toutes les fautes qui les défiguroient. J'ay travaillé aux autres volumes avec le même soin, et je vous achète quatre cent exemplaires de votre édition, que je veux bien même vous payer tome à tome, pour vous encourager. Vous m'avez écrit que votre édition étoit sous presse. Cependant les libraires de Hollande mandent que loin d'avoir commencé, vous renoncez à votre entreprise. Comme je n'ay point reçu les premières feuilles que j'attendois de vous, j'ay lieu de croire que les libraires de Hollande ne m'en ont point imposé. S'il est vray que vous ayez changé de dessein, ne manquez pas s'il vous plaît monsieur de remettre à m. l'ambassadeur de France, les trois volumes que je vous ay fait tenir. C'est un devoir dont je me flatte que vous ne vous dispenserez pas; je suis d'ailleurs toujours prest à vous donner des marques de mon affection, étant particulièrement à vous,

Voltaire gentilhomme ordinre du roy