[c. 1 November 1744]
Enfin Monsieur ie viens de receuoir vne lettre de m. Dargenson qui me mande que m. Mansion a ce qu'il désire; i'en suis rauie, et ie voudrois bien être la première à v͞s l'aprendre, mais ie ne sais trop où v͞s êtes.
Cependant la prochaine rentrée de l'académie me fait présumer que v͞s n'êtes pas loin de Paris où ie v͞s adresse cette lettre.
I'enuoiai chés v͞s le lendemain de votre départ, c'étoit le jour de mon ariuée à Paris, car v͞s saués que i'ay pasé presque tout mon automne à Champ. I'aurois bien voulu y rester, mais mon raporteur s'est auisé de tomber en apoplexie et il a fallu acourir ici. I'ay bientost fini tout ce que i'y puis faire, et ie comte être incessam͞t à Paris. Ie me porte très mal, et i'ay grande enuie, et grand besoin de reuoir mes pénates. Ie serai bien charmée si ie v͞s trouue à mon retour, et si v͞s me fournissés souuent les ocasions de v͞s voir et de v͞s asurer moi même de la vérité et de la constance de mon amitié p͞r v͞s.