1743-08-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Paul Frédéric Charles de Valori.

Je viens, monsieur, de me vanter à mr votre frère de vos bontés, mais il faut que je me vante à vous des siennes. Berlin et Lille sont pour moi deux patries nouvelles. Je me flatte que j'aurai bientôt l'honneur de vous revoir et de vous dire à quel point je suis attaché à toute votre famille. Permettez moi d'assurer de mon respect madame et desmoiselles de Valori. Il sera difficile que je quitte sitôt ce pays-ci, mais enfin on ne peut oublier cette troisième patrie, qui s'appelle la France. Plût à dieu que tous les gens de votre espèce qui sont dans ce pays là vous ressemblassent! Ils seraient les maîtres de tout à force de plaire.

Mille tendres respects.

V.