à Bruxelles le 11 aout 1741
J'ai vü Monsieur dans un projet de souscription que Varentrap m'a envoié, que vous faisiez imprimer les Oeuvres de Rousseau.
Les amateurs de la Poésie sont heureux que vous vouliés bien vous charger de ce recueil, et les honêtes gens qui ont eü des démêlés avec cet Auteur ne pouvoient rien désirer de plus heureux, que de voir paroître les Oeuvres sous vos auspices, car vous ne souffrirés pas sans doute, qu'on y mêle rien qui puisse les choquer. C'est ce que j'attens de Vous, et pour mr de Voltaire en particulier, et je vous en aurai Monsieur une obligation infinie.
J'addresse cette Lettre à Varrentrap pour vous la remettre, car depuis que Vous êtes parti de Francfort, je ne sçais plus où vous trouver; l'élection qui paroît s'éloigner ne vous ramènera-t-elle point ici? Je le désire infiniment, [d’] autant plus que je ne puis vous le dire, Monsieur, Vôtre très humble et très obéissante servante
Breteüil du Chatelet
Mr de Voltaire me prie de Vous faire mille complimens de sa part.