1738-07-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à — Berger.

Apparemment, mon cher Berger, que vous n'avez pas reçu ma lettre, quand vous étiez à Chantilly.
J'ai écrit plusieurs fois à l'abbé Moussinot, pour avoir une autre planche plus digne du pastel de notre ami Latour. Je veux en faire les frais & qu'on travaille sous ses yeux. Le graveur doit obéir au peintre, comme l'imprimeur à l'auteur. Si les animaux hollandais qui ont imprimé mes Eléments de Newton avaient été plus dociles, cet ouvrage ne serait pas plein de fautes d'impression. Je me tiens l'apôtre de Newton; mais j'ai peur de semer en terre ingrate. Mandez moi si l'excellent livre de mr de Maupertuis fait le fracas qu'il doit faire. Votre peuple frivole en est très indigne. Ecrivez moi toutes ces nouvelles, & aimez qui vous aime.