En réponse à votre lettre du 9 mon cher amy.
1º je vous remercie de la consommation de l'affaire des 2461lt avec mr Clement.
2º je vous prie de vendre mes 4 actions si elles sont au dessus de 2150lt.
3º mr Camuzat, notaire, est plus propre que personne à vous trouver un employ en rentes viagère depuis 15 jusqu’à 20 mille livres au denier X.
4º je suplie mr votre frère de ne donner nulle relâche à Praut jusqu’à ce que j'aye l'envoy de mes livres que je luy ay demandez aulieu d'argent.
5º je vous suplie d'employer me Picard et toutes ses connaissances pour découvrir le mariage secret d'Arouet. Cela m'est d'autant plus important que je suis prest de marier une de mes nièces. Mandez moy tout ce que vous pourez en savoir.
6º dites moy si les billets de mrs Dentragues et de mr Fournier étoient précisément l'un de 300lt, l'autre de 200lt, et si le billet de Vidal vous a été présenté.
7º avez vous des nouvelles de l'affaire contre le P. de Guise?
8º remettons la lettre à Surville aux étrennes.
9º mademoiselle votre nièce ou me votre sœur voudroient elles acheter pour une pistole ou 12lt ou 15lt de baux joujous, d'enfant de deux à trois ans?
10º je reviens à Arouet. On dit qu'il est fort intrigué dans cette affaire des convulsionaires. Quel fanatisme! Mon cher abbé ne donnez pas dans ces horribles folies.
11º j'attends la poudre, et le verre ardent.
12º il y a parmy mes papiers un procez contre un nommé d'Hombre. Ce procez étoit entre les mains du procureur que vous m'avez donné. Remettez je vous prie les papiers au procureur. Ce Dhombre, demeurant rue de Prouveres, me devoit quatorze cent livres. Il a fait banqueroute, il a fait un contract avec ses créanciers, je n'y ay point signé. Que le procureur voye ce qu'il y a à faire, et si le dit Dhombre me doit quelque chose encor après les marchandises que j'ay prises chez luy, qu'on m'exploite ce drôle là.
13º envoyez moy je vous prie mon extrait baptistaire que vous trouverez parmy mes papiers.
Je suis un importun bavard. Je vous embrasse.
V.
14 décembre [1737]