ce 30 [March 1737]
Grand mercy de votre lettre du 24 bien détaillée, et bien claire, mon cher abbé.
Vous étiez fait pour gouverner de plus grandes affaires qu'un chapitre de st Mery, et ma mense.
Je m'en tiens à ce que j'en ay dit pour les actions. Si elles sont à 2120, vendons les, sinon gardons les.
De nos 43200, et 3690lt, et de tout ce que vous pouvez avoir à moy, faisons en deux lots, l'un d'argent à prêter pour six mois à 5 pr cent, l'autre en caisse pour acheter des actions dans le temps favorable.
N'oublions pas le marquis de Leseau, les princes de Guise, et écrivons leur comme nous en sommes convenus.
Je vous réitère la prière de donner cent louis d'or à mr le m. Duch.
Vous pouvez toujours vous amuser à acheter pour 6000lt de tablaux si vous croyez que cela réussisse. Je m'en raporte à vous.
A L’égard du portrait de Penel en bague; s'il est bien, il faut le prendre, et le payer à Penel. Vous ferez le prix vous même. Je vous prie si vous en êtes content de la faire monter joliment en bague pour doigt de femme. Vous le ferez empaqueter et me l'enverrez à Bar sur Aube sous le nom de madame Chambonin.
Mr du Chastelet doit vous remettre quelques contracts. Vous aurez donc la bonté de les joindre aux autres.
Voulez vous àprésent que je vous parle franchement? Il faudroit que vous me fissiez l'amitié de prendre par an un petit honoraire, une marque d'amitié. Agissons sans aucune façon. Vous aviez une petite rétribution de vos chanoines. Traitez moy comme un chapitre, prenez le double de ce que vous donnoit votre cloitre, sans préjudice du souvenir que j'auray toujours de vos soins. Réglez cela, et aimez moy.
Je vois que le petit secrétaire est party, mais si le cabaret à pied doré subsiste envoyez le moy bien emballé à me de Chambonin.
Envoyez aussi les tomes de Puffendorf et celuy des voiages du nord.
Je vous embrasse.
à Cambridge.