1734-05-26, de Michel Étienne David à René Hérault.

Mon épouse étant malade depuis 5 semaines, cela fait que je ne puis quitter ma boutique, et que je prends le parti d’écrire à v. g., non en qualité de délateur, mais bien pour ôter tout soupçon sur plusieurs de mes confrères au sujet des Lettres philosophiques qui ont été trouvées en partie chez un papetier, rue des Amandiers, dont je ne sais point le nom, et que l'on a soupçonné m. Langlois et le sieur Sevestre, le sourd….

J'ai appris, par des voies indirectes, que Chaulin, compagnon imprimeur, avait travaillé, lui second, à cet ouvrage. Si v. g. désire avoir plus d’éclaircissement sur cette affaire, je sais que la veuve Lormel est en état de lui en rendre compte, quoique cette veuve n'y ait aucune part (c'est ce que je puis assurer à v. g.). J'ai pensé, sans blesser ma conscience, être obligé d'avertir v. g. de ce que j'ai appris à ce sujet, d'autant plus qu'il y a plusieurs ouvriers qui entreprennent de certains ouvrages prohibés, lesquels ils font sans la participation des maîtres, et qu'il y en a de certains parmi nous qui n'y font pas assez attention; c'est un abus qu'il serait aisé à v. g. de faire cesser….