ce dimanche [January 1733]
Je vous regarderay toutte ma vie comme mon maitre et vous aurez toujours sur moy vos premiers droits.
Je vous dois touttes les prémices de ce que je fais. Comptez mon cher monsieur que vous aurez en moy toutte ma vie un amy tendre et attentif. Je n'auray Zaire que dans sept ou huit jours; vous croiez bien que vous serez des premiers à qui je feray ce petit hommage. Si placeo tuum est, et placerem bien davantage si j’étois assez heureux pour passer ma vie avec vous, mais
non me fata meis patiuntur ducere vitam
auspiciis et sponte mea componere curas.
On ne fait rien dans ce monde de ce que qu'on voudroit, et je passe ma vie à vous regretter. Vale, dilige tuum amicum tuum discipulum qui vous est toujours dévoué avec l'amitié la plus respectueuse.
Voltaire