à Paris, le 24 novembre [1732]
Les vers aimables que vous avez bien voulu m'envoyer, monsieur, sont la récompense la plus flatteuse que j'aie jamais reçue de mes ouvrages. Vous faites si bien mon métier que je n'ose plus m'en mêler après vous, et que je me réduis à vous remercier en simple prose de l'honneur et du plaisir que vous m'avez fait en vers. Je n'ai reçu que fort tard votre charmante lettre, et une fièvre qui m'est survenue, et dont je ne suis pas encore guéri, m'a privé jusqu’à présent du plaisir de vous répondre. On avait commencé il y a quelque temps, monsieur, une édition de quelques uns de mes ouvrages, qui a été suspendue. J'ai l'honneur de vous l'envoyer toute imparfaite qu'elle est, je vous prie de la recevoir comme un témoignage de ma reconnaissance et de l'envie que j'ai de mériter votre suffrage. Il est beau à vous, monsieur, de joindre aux calculs de Plutus, l'harmonie d'Apollon. Je vous exhorte à réunir toujours ces deux divinités, elles ont besoin l'une de l'autre.
J'ai l'honneur d’être avec beaucoup d'estime, &c.