1722-06-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

Allez vous faire foutre avec le ton tragique dont vous m’écrivez.
Il ne m'est que je sache arrivé rien de triste que votre lettre. Je ne sçai pas à qui diable vous en avez; tout ce que je puis vous dire c'est que je n'atends que le moment où je pourai retourner avec vous. Je ne vous mande aucunes nouvelles, j'espère encor vous en aporter de bonnes pour vous. Je n’écrirai point cet ordinaire à made de Berniere parceque voilà midy qui sonne et que j'aime mieux aller chez Francine pour exécuter ses ordres que de lui mander des choses inutiles. Vous ne doutez pas que je ne sois très content du caractère des notes. Mais de tous les caractères celui de l'ami Thiriot est celui que j'aime le mieux. Mes complimens très respectueux à mr de Berniere.

Godin entre ici dans le moment qui a été en Franche Comté comme j'ai eü une afaire. Vous autres campagnards paroissez honnêtement mal informez des afaires du monde.