Nohant 19 novembre 1826
Mon cher Caron,
.~M.CARON.APARIS
Je partage bien sincèrement votre douleur, dont j'apprécie l'amertume. Je sais que vous étiez le modèle des bons fils et que jamais larmes ne furent plus vraies que les vôtres. Je n'essayerai point avec vous les vaines et communes consolations qu'on donne en pareil cas. Si vous êtes comme moi, ces stériles efforts ne feraient qu'aigrir votre chagrin. Sûre que votre raison vous dit, mieux que moi, toutes les raisons de notre soumission envers les immuables lois de la destinée, je me bornerai à pleurer avec vous dans toute l'effusion d'un coeur sincèrement attaché, qui partagera toujours vos plaisirs et vos peines.
Vous avez tort d'ajouter à des regrets trop fondés, des réûexions tristes mais imaginaires. Vous dites que cette perte vous laisse seul sur la terre. Sans. doute, rien ne remplace une bonne mère mais il vous Teste de vrais amis. Vous êtes fait pour en a~oir, et vous savez, j'espère, que vous en possédez de bien