[Paris, 11 mars 1857.] Ma chère Marie, Depuis ma dernière lettre je suis plus au courant de l'effet de la discussion de lundi. Malheureusement une parole de M. Thenard a produit une impression pénible et que les amis de M. Delafosse cherchent à exploiter cette semaine. Il aurait dit que M. Delafosse était un paresseux qui n'avait rien fait avant d'entrer, et ne ferait rien après.
M. Thenard a affirmé ensuite avoir dit peu laborieux.
Quoi qu'il en soit, ceci n'aurait pas changé les partis pris quand même pour M. Delafosse et ils sont certainement en majorité. Je n'aurai guère que 20 à 23 voix.
Je t'assure que cet échec ne me fait absolument rien et que je n'ai qu'un désir, celui d'aller vous revoir, toi et nos
chers enfants et reprendre mes habitudes. Cette Académie est à tout prendre une boutique et je me moquerais d'y entrer ou de n'y pas entrer. ,
Ne redis rien de tout ceci à personne. Tout se répète et je ne tiens pas à ce que l'on sache que cette élection m'est indifférente. On mettrait cela sur le compte de la vanité ou du dépit et je n'ai ni l'un ni l'autre.
En somme mon insuccès tiendra uniquement à ce que M. Delafosse a des collègues membres de l'Institut et à l'intrigue Liouville 1. Sans cela et même sans cette dernière affaire je passais sans difficulté.
Adieu. Et Jeanne? Et mon argent? Je suis presque à sec.
L. PASTEUR.