Lyon ce 21 février 1777
Monsieur,
Ce n'est point au chantre de Henry quatre, ce n'est point à l'auteur de Zaïre, de Mérope et de tant d'autres chefs d'œuvre immortels, que j'adresse un arrêt du conseil, affiché dans la ville de Lyon, et publié dans toute l'Europe, dans lequel on reproche à quatre officiers municipaux chargés du commandement de la seconde ville du royaume, avec les prévôts des marchands, d'avoir dégradé les fonctions qui leur étaient confiées, d'être sortis des bornes du respect pour les ordres de sa majesté, d'être des insidieux intéressés, des imposteurs, des perturbateurs du repos public, et des séditieux.
Non, monsieur, ce n'est point à l'ami toujours favorisé des muses et des grâces, que je présente une telle pièce, et les mémoires qu'un avocat déjà recommandable par d'autres productions célèbres, a rédigés pour ma justification et celle de mes collègues; mais j'ai l'honneur de mettre ces trois écrits sous les yeux du philosophe du siècle de Louis quinze, de l'ennemi de l'injustice, de l'appui des rejetons du grand Corneille, du vengeur de la mémoire du malheureux Calas.
Je suis avec un profond respect,
monsieur,
votre &c.
Brac fils ancien échevin de Lyon