Lyon le 23 jr 1777
Monsieur,
Le s. Perros de Gosin ne m'a pas laissé ignorer l'acceuil que vous avéz eu la bonté de lui faire, et la protection dont vous avéz honoré sa mission à Ferney.
Permettéz que je vienne vous en marquer ma reconnoissance. Le gouvernement a désiré dérouter les lotoétrangers qui ont jusqu'ici fait sortir de la France un numéraire considérable; j'ai conseillé de former des établissements sur la frontière, et celui de Ferney se trouve, on ne peut pas plus heureusement situé pour cela, en ce qu'il est sur le chemin de Basle, chef lieu de tous les loto d'Allemagne. Le hazard a fait pour Ferney ce qui n'est jamais arrivé: de quatre Ternes gagnés dans ma direction au dernier tirage, il en est échu deux au Bureau d'un Reynaud; je suis fâché pour ses actionaires qu'ils n'aient pas joüé plus gros jeu.
Je suis avec respect,
Monsieur,
Votre tr. humble et tr. obéissant serviteur
Tabareau