1774-06-26, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Ribote-Charron.

Il est bon de savoir que les protestans de la Gascogne aiant fait une assemblée extraordinaire dans laquelle ils ont prié Dieu pour la guérison de Louis 15, et ensuite pour la prospérité de Louis 16, Montillet, archevêque D'Auch, a écrit au roi une grande lettre dans laquelle il lui a remontré que ces prières étaient contre les loix du roiaume, et qu'on ne pouvait punir trop sévèrement une telle prévarication.
Le roi a demandé quelles étaient ces loix. On lui a répondu que c'étaient d'anciens édits donnés dans des temps difficiles, qu'ils n'étaient plus d'usage et qu'ils dormaient. Le roi a répondu qu'il ne fallait pas les éveiller, et s'est fait inoculer le moment d'après.