1772-06-14, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Augustin Feriol, comte d'Argental.

Tenez, mes anges, comme celà ne m’a coûté qu’une matinée à faire, vous perdrez encor moins de tems à le lire.
Mais la Crête est plus sérieuse; et tel cerveau qui peut faire une épître en quatre ou cinq heures, ne peut quelquefois bien corriger une scène en quatre ou cinq semaines. Il y a des matières rebelles.

Daignez m’envoier la Crète par Mr Marin. Je la demande telle qu’elle est, raturée, biffée, tronquée, massacrée. Je la renverrai toute musquée. Il y a des choses absolument nécessaires que vous n’avez pas.

On parle d’une jeune st Val qui joue Zaïre mieux que Mlle Gossin; celà est-il vrai? Elle devrait bien jouer Olimpie à Fontainebleau. J’ai besoin qu’on me joue; j’ai encor plus besoin de vous voir avant de mourir.

Ma Colonie a reçu de l’argent par Mr Constant et vous remercie.