1772-04-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Claude Henri de Fuzée de Voisenon.

Mon très cher, et très aimable confrére, quoique je sois mort au monde, je sens cependant que je suis encor envie pour vous.
Je présente à vôtre révérendissime gaité, ce petit conte qui m’est tombé entre les mains. Je crois avoir entendu dire que vous aviez un ami qui daignait quelquefois ispiré les muses badines de l’opéra comique et leur prêté des grâces. Il me parait que cet ami pourait faire un drôle d’opera de ce petit conte. Peutêtre le contraste du palais de Psiché et d’un charbonnier ferait un plaisant effet. Peutêtre les Dames du bon ton ne seraient pas fâchées de voir une bégueule doucement punie et corrigée.

Quoi qu’il en soit, je vous envoie le conte pour avoir une occasion de vous dire que je vous serai attaché jusqu’au dernier moment de ma vie.

V.