[?October 1771]
Je vais donc prendre sur le champ la liberté grande d’écrire sur les soixante francs, car cette éxaction me parait destructive du commerce.
Si cet impôt subsiste je ne doute pas qu’on ne taxe incessamment toutes les paroles qui pouront être prononcées dans l’étendue du Roiaume. On poura évaluer la bavarderie de chaque individu à cinq cent paroles par jour, lesquelles à un denier la pièce, ne laisseront pas de fournir une somme honnête au bout de l’année.
Quoi qu’on ait mandé à Monsieur Cramer, j’ai tout lieu de croire que le parti est pris d’écraser toute littérature française et étrangère si l’on peut, en laissant pourtant subsister l’almanac et les feuilles de Fréron.
Je remercie infiniment Monsieur Cramer de la bonté qu’il a de me faire chercher tout ce qui concerne mon bon st Pierre, et la retraitte des dix mille suisses-grecs.