1771-07-08, de Voltaire [François Marie Arouet] à Germain Gilles Richard de Ruffey.

Je ne savais pas, Mon cher Président, que Monsieur Le Monier fût un jeune homme à marier.
Je lui en fais mon compliment, et je le trouve très heureux d’épouser Mademoiselle vôtre fille. Je leur souhaitte à tout deux toute la prospérité possible. Messieurs de la chambre des comptes doivent à présent trouver plus aisément des filles que Messieurs du parlement qui ne trouvent que des Lettres de cachet.

Heureux en tout tems ceux qui cultivent les Lettres en ne se mêlant point des affaires du monde, et surtout dans ce tems cy! Soiez heureux, mon cher Président, par tous vos entours, et surtout par vous même. Personne ne s’intéresse plus à vôtre félicité que Vôtre très humble et très obéissant serviteur.

Le vieil hermite de Fernex