Nous pensons, Monsieur, qu'il faut poursuivre sur le champ le nommé Sartoris, genevois, qui s'est ingéré de couper les foins, les orges et les avoines du champ abergé à Caumel sans aucun droit, demander dépends, dommages et intêrêts et mettre un gardien aux productions qui sont encor sur terre, tant les coupées, que celles qui sont à couper.
De plus, nôtre contract avec Caumel dit expressément, en s'en raportant à un autre contract précédent, que s'il ne paie pas quinze jours après l'expiration du terme, après néanmoins avoir été averti, il poura être expulsé et le présent abergement sera résolu sans aucune formalité de justice.
Nous allons donc nous emparer de nôtre bien, et nous commençons par demander raison à Sartoris des fruits qu'il a pris induement sur terre, et des dommages qu'il a causés.
Il demeure au Jong près du grand Saconney; nous vous prions de lui envoier sur l'heure un huissier. Il ne sera pas dit que les genevois viendront icy nous molester impunément.
Voltaire pr me Denis
à Ferney 18e auguste 1770