1769-11-28, de Jean Louis Wagnière à Marie Anne Ramond.

Mesdemoiselles Sirven,

Je vous apprends avec le plus grand empressement que votre père, par la lettre que m. de Voltaire reçoit aujourd'hui de lui, lui marque que, le 16, il a été jugé et que, le 17, il est sorti de prison.
Il a été justifié, il rentre dans ses biens, ordonné à ceux qui les ont de les lui rendre. Mais il est condamné à payer les frais de la contumace qui se montent à 240 livres (que m. de Voltaire veut payer, s'il le faut); mais votre père en a appelé de cet article.

Je pense qu'il vous écrira un de ces jours; il va aller à Toulouse pour faire lever son relax.

Je partage la joie que doit vous causer cette nouvelle. Adieu, m. de Voltaire vous fait ses compliments, ainsi que moi de tout mon cœur.

Votre père a eu quelquefois des moments de terrible frayeur pendant la procédure.

Wagniere