1768-12-01, de Voltaire [François Marie Arouet] à François de Caire.

Je vous remercie, Monsieur, des instructions que vous voulez bien me donner sur la barbe des Américains.
Il est bon dans toute affaire d'entendre les témoins. C'est ce que les historiens n'ont prèsque jamais fait. Aussi avons nous plus de contes de ma mère l'oye que d'histoires véritables. Je vous suplie de permettre que j'ai l'honneur de vous donner à diner avec Madame de Caire, et messieurs ses frères jeudy prochain, c'est à dire, d'aujourd'hui en huit. J'aurais bien voulu ne pas retarder si longtems le plaisir dont je me flatte, mais je suis condamné encor pour quelques jours à un régime que mon âge et mes maladies m'imposent.

J'ai l'honneur d'être avec les plus respectueux sentiments, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur.

V.