1767-12-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Gabriel Cramer.

Je vous prie, mon cher ami, de m'envoier le plus que vous pourez trouver d'éclaircissements sur l'histoire générale.

Monpitan me fait une triste affaire. Vous savez que sur ce que je vous avais écris que vous pouviez le forcer par les voies juridiques à ne pas endommager les chemins. Balleidier s'avisa sans m'en avertir de l'assigner à mon nom non pas pour la réparation des chemins, mais pour la jouissance de sa carrière.

Les massons qui ont bâti Ferney et à qui j'avais donné cette carrière pour récompense pendant ma vie l'ont cédée à Montpitan; il jouit d'un droit incontestable, et il se trouve que sans le savoir je plaide contre ma signature.

Je suis forcé de tout désavouer. C'est une affaire très désagréable. Il est nécessaire que je vous parle. Tâchez de venir, je vous en prie, le plutôt que vous pourez.

V.