1767-04-25, de Voltaire [François Marie Arouet] à Henri Rieu.

Je vous prie, mon cher Corsaire, de me rendre un petit service.
On m'écrit pour savoir en quelle année à peuprès le sr La Beaumelle fut proposant à Genêve. Voulez vous bien avoir la bonté de vous en faire informer. Je sçais qu'il a prèché dans vôtre ville, et peut être a t-il en éffet quelques talents pour la prédication. Vous ne vous mêlez guères, il est vrai, de ce qui concerne ces beaux talents là, mais vous me ferez plaisir de vous faire informer soit par Madlle vôtre sœur, soit par vôtre ami l'oncle Colladon, de ce qu'on me demande, et de me mettre à portée de faire une réponse précise.

Vôtre Libraire Pellet me ferait grand plaisir s'il pouvait avoir achevé dans la semaine où nous entrons.

Made Denis vous fait mille compliments. Dites pour nous les choses les plus tendres à Mr Hennin.

Bonjour, mon très cher Corsaire; j'ai la meilleure opinion du monde de vôtre entreprise.

V.

NB: Je ne sçais si je vous ai donné ces vers qui doivent être à la page 58 de l'édition Cramer

Le ciel nous rend justice, et le Scithe est vainqueur:
Tout l'art que ces persans ont mis dans le carnage
Leur grand art de la guerre enfin cède au courage;
Nous avons manqué d'ordre, et non pas de vertu.
Sur nos frères mourants nous avons combattu.
La moitié des persans à la mort est livrée etca