A Wootton le 5 Janvier 1767
Ayant perdu la mémoire de beaucoup de choses qui ne m'intéressent plus, telles que les tracasseries de M. de Voltaire, et n'ayant ici qu'une des pièces nécessaires pour répondre avec preuve aux questions de M. D. C., je me contente de la lui envoyer.
Je pus changer quelques mots en transcrivant cette lettre du brouillon qui m'en est resté; mais je suis très sûr de n'y avoir point parlé du Château de Tournay, ni mis ces ridicules mots; vous corrompez ma République. Je ne le suis pas moins de n'avoir jamais rien écrit ni signé de pareil à la déclaration que M. de Voltaire dit être entre les mains de M. de Montmollin signée de moi. On peut consulter là-dessus ma lettre du 8 Aoust 1765 à M. du Peyrou, imprimée avec les siennes à Mylord Weymiss.
[here follows MS1 of Best.D8986]
On remarquera que depuis prés de sept ans que cette lettre est écrite je n'en ai parlé ni ne l'ai montrée à âme vivante. Il en a été de même des deux lettres que M. Hume me força l'été dernier de lui écrire, jusqu'à ce qu'il en ait fait le vacarme que chacun sait. Le mal que j'ai à dire de mes ennemis je le leur dis en secret à eux mêmes; pour le bien, quand il y en a, je le dis en public et de bon coeur.
J. J. R.