1764-07-30, de Voltaire [François Marie Arouet] à Joseph Marie Balleydier.

En réponse à la Lettre de Monsieur Balleidier, de ce matin, Mr De Voltaire et made Denis lui mandent que quand il envoie un exprès il doit mentioner qu'il envoie cet exprès, qu'on doit lui payer son voiage; que les maîtres ne peuvent savoir par qui une Lettre a été donnée à des domestiques, que d'ailleurs, Monsieur Balleidier peut paier ces petites dépenses, et les mettre sur le compte des maîtres qui les remboursent sans difficulté, que ces minuties ne doivent retarder aucune affaire, que quand Monsieur Balleidier aura quelque à mander, il peut envoier sur le champ un courier, convenir de son salaire, qui sera paié sur le champ au château, ou qui sera remboursé, que les imbéciles qui apportent une Lettre de Gex, et qui la donnent au hazard au premier marmiton sans dire de quelle part ils viennent sont dans leur tort, et qu'on donne des raffraichissements dans le château, à quiconque est chargé de la moindre commission, sans que les maîtres même entrent dans ces petites discutions.

Mr De Voltaire et made Denis prient surtout Mr Balleidier de songer sérieusement à l'affaire du chemin usurpé par mr Pélissari; il a laissé un fils qui est absent, mais on croit qu'on peut signifier un exploit à sa mère ou à ses soeurs, ou à son principal domestique, demeurants au grand Saconex.