1763-09-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Mon cher frère, il ne s'agit pas aujourd'hui d'affaires temporelles.
Je vous confie que Made la Duchesse d'Anville a emporté une demi douzaine d'exemplaires des œuvres pies. Une autre personne en emporte une demi douzaine. Le nombre des fidèles s'augmente prodigieusement, il nous faut surtout de saintes femmes. Vous devez avoir quelques éxemplaires dont vous n'aurez pas encor disposé. Je vous demande en grâce d'envoier ceux cy par la petite poste, mais surtout sans les contresigner. Envoiez en des vôtres à madlle Clairon, il est juste qu'elle possède les anathèmes lancés contre ceux qui l'anathématisent. Mon cher frère, je compte sur vôtre zèle; je m'imagine que frère Platon a été bien content du Caloïer. Ce Caloier fait beaucoup d'effet et j'en bénis Dieu.

Ecr: L'inf:

Mandez moi, je vous prie, si vous avez reçu ce paquet, et si vous en avez fait l'usage que je vous suplie d'en faire. Dieu vous ait en aide, mon très cher frère.