1763-06-19, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Quelqu'un aiant dit que l'extinction des jésuites rendrait la France heureuse, quelqu'un ayant répondu que pour compléter son bonheur il fallait se défaire des jansénistes, quelqu'un se mit à dire ce qui suit:

Les renards et les loups furent longtemps en guerre.
Les moutons respiraient. Des bergers diligents
Ont chassé par arrest les renards de nos champs;
Les loups vont désoler la terre.
Nos bergers semblent entre nous
Un peu d'acord avec les loups.

Je vous demande pardon mon cher frère de vous avoir demandé si on payait cette année le troisième vingtième. J'ay sçu qu'on le payait, et je trouve cela très juste car il faut acquiter les dettes de l'état. Tout bon citoien doit penser ainsi.

Que fait frère Tiriot? Vous verrai-je?

Ecrasez l'inf.

Vous noterez qu'Omer a gardé made de Lauraguais pendant sa petite vérole, quoy qu'il ne la gardât pas par état; et qu'il a fait des vers dignes de sa prose en faveur de l'inoculation. Je les auray ces beaux vers et nous rirons mes frères.