18e Janv: 1763
J'ai L'honneur de vous adresser, Monsieur, une petite réponse que je dois à mesdlles Calas, qui ont bien voulu m'écrire.
J'attends tout de l'intégrité des juges du conseil, et surtout, du cri public.
Nous avons des ennemis. Un conseiller au parlement de Paris, disait ces jours passés à un de nos avocats, que nôtre requête ne serait point admise, parce qu'il y a plus de magistrats que de Calas. J'espère qu'un discours si insolent, si tirannique, et si absurde sera aussi vain qu'il est condamnable, et je voudrais qu'il fût public, afin de forcer les juges du conseil, à faire voir à la France indignée, qu'ils n'immolent pas l'innocence au faux honneur de quelques Magistrats indignes de l'être.