1762-03-27, de Voltaire [François Marie Arouet] à Ami Camp.

Mon cher correspondant, Joyar a pu vous dire qu'il n'a point de nièce qui fasse bâtir des téâtres, habille les acteurs, et donne à souper à cent cinquante personnes.
Que voulez vous que je fasse? Il faut bien soufrir mon plaisir et le payer. Je vous demande donc son mois. Remettons à un autre temps la défalcation, et ayez la bonté de payer cent louis pour nos facéties.

Il nous viendra des secours au mois de may. Avez vous des nouvelles bien vraies sur la roue de Calas? était il innocent ou coupable? Voylà d'un côté ou d'un autre le fanatisme le plus horrible dans le siècle le plus éclairé. Mes tragédies ne sont pas si tragiques. Mille tendres amitiez.

V.