1756-03-10, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Nous vous bénissons en venant aux Délices, nous vous bénissons en les quittant pour y revenir.
Nous avons reçu votre bonne huile, nous vous remercions toujours. C'est là mon cher monsieur la profession de foy des deux solitaires des Délices et de Monrion.

Nous avons encor une prière à vous faire. C'est pour des grands galons qu'un sellier veut mettre à une berline. Songez que cette berline peut servir à nous mener à Lyon en cas que le conseil de ville me commande une inscription pour son téâtre et une tragédie pour la dédicace. Tout serait prest aux ordres de la ville. Mais il serait impossible de faire la dédicace, sans prendre melle Clairon pour grand prêtresse. Vous seriez bien homme à arranger tout cela, car de quoy ne viendriez vous pas à bout?

Permettez que je vous adresse les incluses.

J'ay vu toutte votre famille dans mon court séjour icy, mais il y manque le docteur et c'est vous qui manquez le plus.

A vous pour jamais avec le plus tendre attachement.