1754-10-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Louis Defresnay.

La raison, mon cher Monsieur, pour laquelle je n'ai pû ni vous écrire ni aller à Strasbourg, c'est que j'ai pensé mourir.
Conservez vôtre belle santé pour les Nicettes, les talents et les plaisirs sont faits pour vous et pour vôtre âge. Je vous félicite bien sincèrement sur les uns et sur les autres; car je ne ressemble point aux vieilles bégueules qui crient contre les pêchez qu'elles ne peuvent plus faire. Je voudrais bien être témoin d'une partie de ce que vous faites d'agréable; mais je suis condamné à soufrir au coin du feu: comptez que je ne vous en aime pas moins. Mille tendres respects à Madame vôtre mère et mille compliments à Nicette.

V.