à Montbéliard le 7 février 1753
Monsieur!
Si les dispositions que je vous ai prïées de faire par mes précédentes pour le paiement de M. de Voltaire n'étoient pas encor faites, vous pourriés en arrester Le cours, parce qu'il me marque par sa lettre du 27 janvier dernier, qu'il ne veut point de lettre de change et qu'il veut tirer sur moi.
J'ai référé son contenu au Conseil, qui m'a chargé de vous faire part de cette disposition. Si par contre vos arrangemens sont pris, il faudra bien laisser Le cours libre à cette affaire, à cause des frais que vous pouvés déjà avoir faits, et j'en écris par cêt ordinaire à Mond. Sr de Voltaire, pour qu'il ne tire pas sur moi son premier paiement si le vôtre peut avoir lieu.
Le Conseil me charge aussi de vous dire de tenir prêt la somme de 3937lt 10s pour led. paiement au cas seulemt vous ne l'aÿiés point encor exécuté, pour que je ne demeure pas en arriére, Les deniers que j'avois pour ce sujet aiant d'abord trouvé une autre place. Vous voiés monsieur, les revirements de partie que vous et moi sommes obligés de faire.
J'ai L'honneur d'être en attendant réponse dans Les sentimens d'une très parfaite considération,
Monsieur!
Votre très humble et très obéissant serviteur
G. Lalance