1749-03-13, de Voltaire [François Marie Arouet] à Pierre Robert Le Cornier de Cideville.

Vous êtes le plus aimable amy qu'il y ait au monde.
Vous me rendez un service signalé en suprimant une édition qui me déshonoreroit et en sauvant les galères au fripon repentant qui l'a faitte.

Voicy mon cher amy la copie de la promesse de ce malheureux. Je remets tout à votre prudence et à votre amitié. Il viendra demain recevoir vos ordres. Je voudrois bien venir vous faire mes remerciments, mais vous connaissez ma déplorable santé.

V.

Je promets jetter au feu en présence de mr de Prémagny, conseillier au parlement, tout le tome cinquième des oeuvres de mr de Voltaire contenant dix huit feuilles.

Tout le tome sixième contenant vingt et une feuilles.

Tout le tome septième contenant dix huit feuilles.

Du tome huit depuis L'essay sur les guerres civiles, jusqu'à la dernière page qui finit par ces mots La mort vient, le remords fuit.

La moitié du tome neuvième à commencer depuis la page 62 exclusivement.

La partie du tome quatrième, depuis la page 217 jusqu'à la fin, promettant d'ailleurs de refaire deux feuilles qui me seront indiquées dans la partie qui reste de ce tome 4. Dans le volume qui est à la suitte de la Henriade et qui est intitulé suitte du tome 1e. Je brûleray aussy toutes les feuilles depuis la page 469 jusqu'à la fin.

Le tout a été tiré au nombre de mil deux cent cinquante.

Signé Machuel