ce lundy matin [7 September 1744]
Mon cher ange ayez la bonté de nous mander des nouvelles de la santé de M. votre frère.
Je sçai bien que ces deux vers,
sont trop faibles et ne répondent pas assez à l'idée que vous avez qu'il ne faut pas avoir l'air de se mettre au dessus de son prochain. N'aimeriez vous pas mieux
La pièce avec ces deux vers devient honnêtement modeste.
Je vous prie de vouloir bien observer que ce petit ouvrage ne s'adresse point au roy, que ce n'est que par occasion qu'on ose y parler de luy, qu'il commence sur le ton familier, et qu'ainsi les vers héroiques gâteroient cet ouvrage s'ils donnoient l'exclusion aux autres. Le grand art ce me semble est de passer du familier à l'héroique et de descendre avec des nuances délicates. Malheur à tout ouvrage de ce genre qui sera toujours sérieux, toujours grand. Il ennuyera, ce ne sera qu'une déclamation. Il faut des peintures naives. Il faut de la variété, il faut du simple, de l'élevé, de l'agréable. Je ne dis pas que j'aye tout cela. Mais je voudrois bien L'avoir, et celuy qui y parviendra sera mon amy et mon maitre. Dites moy seulement pourquoy madame du Chastelet, et mr de La Valiere savent par cœur ma petite drôlerie?
Il y a deux fois la rime de vœux[…], à la fin de la scène.
Voudriez vous
La princesse de Navarre a fort réussy à Champ. Réussira t'elle à Versailles? croyez vous seulement qu'on la joue?
Du Verney me mande madame que mr Dégnatte est employé dans les fourages, que cette affaire est en régie et dépendant absolument du controlleur général.
Adieu mes adorables anges.
V.