ce 4 auril [1743]

J'ay manqué m͞r de Challonà Paris madame.
Je luy ay écrit, j'ay receu hiert sa réponse que j'ay trouué bien raisonnable. Il me mande que vous luy enuoyez m͞r vostre fils à la pantecote pour quel que jour à son séminaire. S'il le trouuent bien instruit de sa religion et de la vocation il vous promait de le tonsuré. Il croit que c'est l'ainé à qui vous voulez faire faire cette cérémonie. Je ne le puis croire et encore moins que pour auoir plus tost vn bénéfice vous le destineriez à l'état éclésiastique ou plus tost madame je juge que quoique fort jeune il vous donne des marques que dieu le destine à cet état.

Pour ce qui regarde vostre précepteur il me répond que vous le croyés préuenus contre luy. Il vous crois trop préuenus en sa faueur, que peut estre vous soubsonné que le curé de la Neufville luy a inspiré c'est santimans que vous pouué cepandant sauoir qu'il n'a jamais eu de confiance en luy, que c'est vn capucin actuellement qui a soins de la paroisse. Peut estre confessera t'il des santimans plus fauorable pour vostres précepteur m[a]is que sur le refus que vostre curé auoit fait de luy donner vn billet pour la confession il luy demanda les raisons qu'il luy en dit de si forte qu'il ne put en accorder vn. Il désire fort madame de vous donner des marques de la considération qu'il a pour vous. Je vous suplie d'estre persuadée madame de l'attachement tendre auec la quelle j'ay l'honneur d'estre vostre très humble et très obéisante seruante

Du Chatelet