1739-06-15, de Graf Ernst Christof von Manteuffel à Freiherr Christian von Wolff.

…Voltaire luy même est un homme, qui n'a aucun principe fin.
Son génie plus vaste que solide, soutenu d'une philautie démesurée et d'un désir outré de passer pour un esprit universel et supérieur, le porte cependant à embrasser et à soutenir avec vivacité les opinions les plus extraordinaires. Etant de ce goût là, il ne faut pas être surpris, qu'il donne à corps perdu dans le matérialisme et le scepticisme, ne cachant pas même à ses confidents, qu'il est athée. Il est d'ailleurs d'une humeur turbulente, inégale, emportée, mordante et tellement livré à la vraie vilainie, à la débauche la plus infâme et à tout ce qui est le plus opposé à la probité et à la sagesse, qu'il n'y a que la crainte des supplices qui l'empêche de professer ouvertement la scélératesse….