1739-03-16, de Charles Augustin Feriol, comte d'Argental à Nicolas Claude Thieriot.

Le paquet Monsieur que vous avés la bonté de m'envoyer ne contient rien de nouveau, mêmes inquiétudes, mêmes agitations, lettres qu'il a receû ou qu'il a écrit, nulle mention de vous dans tout cela.
Je voudrois fort pouvoir contribuer à vous tranquilliser tous. Nous sommes dans un tems d'orage qui passera, il ne faut pas que vous jugiés mr de V . . . dans le moment présent. La colère, la douleur, la crainte, le malheur peuvent luy arracher quelques propos injustes dont il ne faut pas se souvenir. Restés son ami monsieur et rendés luy les services qui dépendront de vous. Voilà je crois quel doit être le principe de toute votre conduite et en la suivant vous ne pouvés qu'être très tranquille. L'affaire est actuellement entre les mains de mr Herault. C'est de ce côté qu'il faut dresser toutes les bateries. Je n'ai pas conseillé à mr de V. de se rendre partie dumoins quand à présent. Il vaut mieux ce me semble qu'il laisse agir le ministère public. Je vous verai Monsieur quand vous voudrés avec grand plaisir et je ferai mon possible pour mériter une confiance qui m'est infiniment flatteuse.