1737-04-10, de Voltaire [François Marie Arouet] à Bonaventure Moussinot.

Je reçois mon cher abbé votre lettre du 3 avril.
Nos lettres se croisent toujours, mais il vaut mieux essuier ce petit inconvénient que d'attendre longtemps une réponse. Continuons donc sur ce pied, ayant grand soin d'accuser la réception et les dattes.

L'affaire des 43200lt étant pleinement éclaircie et cette somme ayant été placée par mr votre frère avant que vous eussiez pu en soustraire les 6000lt que vous vouliez employer à la vente de madame de Verrue, il me paraît qu'il faut se détacher entièrement de cet inventaire. Ce n'est pas la peine d'y mettre cent pistoles et d'ailleurs nous aurons toujours besoin d'avoir au moins ces cent pistoles ou un peu plus, devant nous pour les nécessitez qui peuvent survenir.

Ne manquez pas je vous prie de m'acuser sans aucun delay la réception de ma lettre et du paquet cy joint pour la Hollande. J'attends de vos nouvelles sur tous les articles de mes dernières. Je vous embrasse.