1737-02-06, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis de Jaucourt.

Je suis bien fâché monsieur de ce que ma mauvaise santé m'empêche d'avoir l'honneur d'aller chez vous.
J'ay feuilleté Les receuils des transactions philosophiques depuis 1675 jusqu’à 1676 inclusivement. Je n'ay rien trouvé concernant le fait de L'aveugle guéri par Cowper. Ce fait me devient très important. J'ay cité le miracle de Chezelden comme le premier, et c'est de L'expérience de cet aveugle que je me sers pour prouver que les distances, les grandeurs, les situations des objets ne sont point les objets immédiats de la vue etc. Je ne savois pas que ce fût une chose si comune en Angleterre de rendre la vue aux aveugles nez. Je vous suplie Monsieur de m'indiquer, dans quel évangile anglais je peux trouver ce miracle de Cowper.

J'ay l'honeur d’être monsieur votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

voulez bien que je présente mes obéissances à messieurs Tronchin.