1735-03-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Paul Desforges-Maillard.

Les fréquentes maladies, dont je suis accablé, monsieur, m'ont empêché de répondre plus tôt à votre prose & à vos vers.
Mais elles ne m'ôtent rien de ma sensibilité pour tout ce qui vous regarde. Je me souviens toujours des coquetteries de mdlle de Malcrais malgré votre barbe & la mienne, & s'il n'y a pas moyen de vous faire des déclarations, je cherche celui de vous rendre service. Je compte voir cet été le contrôleur général. Je chercherai mollia fundi tempora, & je me croirai trop heureux, si je puis obtenir quelque chose du Plutus de Versailles, en faveur de l'Apollon de Bretagne. Pardonnez à un pauvre malade de ne pouvoir vous écrire de sa main.

Je suis &c.

Voltaire