1853-01-30, de  Delacroix, Eugène à  Forget, Joséphine de.

Chère amie,

Je n’ai pas pu vous remercier ce matin du service que m’a rendu votre boule hier soir parce que j’étais trop souffrant ce matin. Je vous aurais dit en même temps que je ne devais pas aller à Notre-Dame 1, ce qui est arrivé. J’ai passé la journée tristement avec l’estomac tout à fait dérangé ce qui a absorbé mon rhume. Mais je n’ai pas voulu me coucher sans vous raconter que je n’ai rien à vous raconter, si ce n’est ce que j’ai vu hier soir. Nous étions convoqués, ce que la plupart de nous ignoraient, pour assister au mariage civil2. À peine ai-je pu voir de très loin et par-dessus mille têtes d’intrigants de tous les étages, le bout du nez de la future. Au théâtre 3, je n’ai rien vu que les acteurs me [p. 2] trouvant au fond du parterre au-dessous de la place qu’occupaient les augustes conjoints . Je vous parlerai de la cantate qui était un chef-d’œuvre dans son genre pour la flatterie et l’inconvenance4. Je suis revenu de très mauvaise humeur et cela a contribué à ma mauvaise nuit et à mon impossibilité d’aller ce matin hors de chez moi.

Donnez-moi des nouvelles de votre toux. Je vous embrasse bien et vous souhaite la santé, chère amie.