1776-11-17, de Charles Eugene von Württemberg, duke of Württemberg à Voltaire [François Marie Arouet].

Monsieur,

La Lettre, que vous m'avés adressée le 7 du courant, m'est bien parvenuë.
Je suis charmé de la manière obligeante, dont vous avés usé à mon égard au sujet des payemens qui vous sont dûs par Ma recette de Montbeliard.

Cependant Je ne saurois vous cacher, Monsieur, que mes finances dans cette Principauté ne me paroissent pas être dans l'ordre que Je désire, J'ai résolu d'y envoyer exprès au Printems prochain une Commission, qui doit se mettre au fait de l'état où elles se trouvent, pour qu'ensuite Je puisse prendre les arrangemens nécessaires.

Vous me feriés par conséquent un plaisir sensible, si vous vouliés agréer, que Votre payement se retarde encore une année, Je vous répondrai alors moi même de l'exactitude, avec laquelle il doit se faire.

Je me flatte de recevoir une réponse conforme à mes désirs, étant avec des Sentimens tiès distingués

Monsieur

Votre très humble et très obéïssant Serviteur

Le Duc de Wurttemberg