3 8bre 1776 à Ferney
Un homme qui sert à la gloire de la maison de Condé, monsieur, me sera toujours bien précieux; et m'étant recommandé par vous, il aura un double titre à mon hommage.
Je le recevrai de mon mieux à mon agonie, car m'y voilà, à la fin, tout aussi bien que feu l'ami Fréron.
Je ne sais ce que c'est que l'Orpello dont vous me parlez. Je ne connais pas davantage la traduction du président Debrosses. L'état où je suis ne me permet guère d'être informé des nouvelles de la littérature, mais je reçois des vôtres avec une grande consolation.
Je remercie monsieur Des-Ormeaux, sans savoir de quoi il s'agit. Je sais seulement que c'est un homme d'un grand mérite, et que vous aimez.
Il ne me sied pas, monsieur, d'oser importuner mgr le prince de Condé en faveur du pays de Gex. Cependant s'il permettait que je prisse la liberté de lui présenter un placet, comme au gouverneur de notre province, j'aurais cet honneur, après vous avoir prié de savoir de lui, s'il veut bien souffrir que nous lui présentions cette requête. Quelque petits que nous soyons, nous sommes sous sa protection.
Voudriez vous donc bien, monsieur, avoir la bonté de lui demander s'il daignera recevoir nos supplications très humbles? Il s'agit d'un règlement qu'on demande à m. le contrôleur général. Il me semble que son altesse pourrait vous charger d'en parler à ce ministre. Il serait bien doux pour moi de vous avoir cette obligation.
Agréez, monsieur, mon respectueux attachement pour le peu de jours que j'ai encore à vivre.
V.